SWINGS OF GLASS

novembre 29, 2020 4:18 Publié par

SWINGS OF GLASS

Halle Verrière de Meisenthal,

du 13.11 au 23.12.2010

Sur une invitation de l’artiste Stephan Balkenhol, conseiller aux arts plastiques du Cadhame, la gigantesque Halle Verrière de Meisenthal (3.200 m2 d¹espace initialement dédié à la fabrication du verre de table, voué au culturel depuis 1996 et réhabilité en 2005) est proposée aux artistes contemporains, dans son unité davantage comme un espace à investir, à revisiter, à s’approprier, que comme un simple lieu d’exposition.
Le cadhame y affirme désormais sa volonté de soutenir la jeune création, au même titre que les grands noms qu’elle continue à y accueillir par ailleurs.

Avant d’être un projet séduisant, autant qu’une exposition saisissante, « Swings of Glass » est un pari audacieux. Rachel Maisonneuve ose confronter au volume spacieux de cette architecture exigeante, un objet trivial et qui plus est transparent, puisque de verre : la balançoire. Ou plutôt des centaines de balançoires de verre, suspendues dans la Halle Verrière, une attrayante tentation, une folle tentative !
Emblème de l’enfance et du grisant plaisir de l’envol, les balançoires de verre méticuleusement déployées dans l’ancienne usine en feraient vite une immense aire de jeux. Seulement, l’installation est une invitation à emprunter mentalement les nombreux chemins célestes qu’elles y dessinent. Attention toutefois : l’excès de confiance de l’arpenteur pourrait l’amener à se frotter d’un peu trop prêt à ces objets de verre, tantôt magnifiques, tantôt invisibles. Et d’une rencontre trop subite on ne sait lequel des deux partis tirerait le plus de dommages : la tranche des plateaux de verre, laissée volontairement à vif –un très léger polissage n’en a, en effet, altéré ni les qualités esthétiques vectrices de lumière ni les propriétés coupantes- oriente le regard et la lecture autant qu’elle met en danger. L’installation pointe directement notre rapport à l’au-delà, s’il existe, évoque discrètement le passage du monde réel au mystère de la mort, ou aspire à la rêverie poétique d’un cheminement intérieur, libre à chacun de déterminer à quelles fins.
Et cependant la beauté du verre opère : subtil dialogue entre transparences et reflets. La mise en lumière des éléments architecturaux en présence, joue avec les qualités et propriétés du matériau, démultiplie les points de vue, trouble la perception. Et c’est précisément cette sorte de confusion visuelle qui confère à l’installation sa dimension extraordinaire. Entre chien et loup, l’œuvre révèle le potentiel infini du lieu, charme tous azimuts.

Création lumière et ingéniosité technique : Olivier Otteni, ingénieur lumières à la Laiterie, Artefact PRL de Strasbourg.

Crédit photo: Christian Creutz, Jean-Louis Hess, Loic Hergott, Rachel Maisonneuve

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Cet article a été écrit par arthur

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