MORDICANTE

novembre 29, 2020 5:10 pm Publié par

MORDICANTE

2004

Poème sonore écrit en langage soutenu comprenant certains mots perdus du XIX e siècle dont leur sens était évoqué par leur sonorité même. Le poème décrit la pulsion carnivore éprouvée par une femme qui s’adonne à la dévoration d’un morceau de viande crue. Son apparente contradiction se manifeste par le décalage entre les mots raffinés issus du monde culturel et la gestuelle issue du monde animal sauvage. Celui-ci est mis en forme par une sérigraphie.
Lien vidéo :

« De sa carnassière elle extirpe sa barbaque,
l’applique sur ce qui fait table
et bigle de son unique œil sur sa tendreté acoquinante.
En tout cas elle ragoute.
Son barguignage exercé en toute discrétion patricote.
Va-t-elle alambiquer sur sa chair icastique ?
Non.
Elle attaque,
Ses canines crèvent la chair,
Croque, arrache, gnack
Ses muscles s’activent, tels une machine à déchiqueter
Mâche, hache la chair.
Hargneuse, elle rognonne
GRRR, GRRRRR, GRRRRR
Crocs sortis elle caprice
Bestialité, férocité
Elle enrage et devient MORDICANTE.
Décortique sans couvert
Et de ses mains sanguinolentes
Coince, regabèle sa barbaque crue.
GNACK, GNACK, GNACK,
Elle craque et accable sous ses crocs sa cocagne.
Délectation
Rassasiée, elle cagnarde à terre,
Pas de craquerie
Elle est authentique
Ce n’est pas une chienne
Elle est Mordicante. »

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Cet article a été écrit par arthur

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